Fête de l’Humanité 2005
Assemblée d’après Fête
L’édition 2005 de la Fête de
l’Humanité a accueilli plus de six cent mille personnes. Au centre des débats,
se sont posées les nouvelles perspectives à gauche et les luttes contre la
politique de casse du gouvernement.
La victoire du référendum a
fait tomber bien des murs dans les têtes.
On
se souvient qu’au moment où se tenait la dernière Fête de l’Huma, l’appel lancé
par les communistes et d’autres progressistes à refuser le projet de
constitution était un défi, dont il était difficile de prévoir l’issue. Le
« oui » dépassait les 60 % dans les sondages de l’époque. Quelques
mois plus tard, l’irruption citoyenne faisait du 29 mai « un événement de
portée historique », que devait souligner Francis Wurtz lors du forum sur
l’Europe samedi après-midi. Pour la première fois depuis les débuts de la
construction européenne, le libéralisme subissait une défaite démocratique sans
égale. À cette victoire, qui fut avant tout celle du peuple citoyen,
participèrent un grand nombre de forces sociales et des personnalités, dont
certaines bravèrent les positions de leurs propres organisations. Beaucoup se
retrouvèrent à ce forum à l’agora de la fête. Dommage que plusieurs médias ne
virent dans cette rencontre, dont seule la Fête de l’Huma est capable, qu’un
quart d’heure de perturbation lors de l’arrivée de Laurent Fabius. Le fait est
que le député socialiste exposa son opinion parmi une quinzaine d’autres
partisans du « non », devant plus d’un millier de personnes
attentives et intéressées. Décidément, ces médias, qui n’ont pas su voir ce qui
se passait dans le pays lors de la campagne du référendum, ne tirent pas les
leçons du désaveu qui fut le leur.
Le
rôle joué par l’Humanité dans le débat sur le projet de constitution, ainsi que
le rassemblement d’un type nouveau opéré pendant la campagne entre les
communistes, des socialistes, des Verts, la LCR, des mouvements
altermondialistes, des forces syndicales devaient se traduire par la présence
de nombreux responsables de toutes les composantes de la gauche. Ce fut le cas.
Outre Laurent Fabius, ont participé aux débats : Jean-Luc Mélenchon, dont
l’association « Pour la république socialiste » avait un stand sur la
fête près du notre et qui voisinait d’ailleurs celui de la LCR ; Olivier
Besancenot, José Bové, Émile Zuccarelli, des responsables des Verts, Georges
Sarre et bien d’autres. Daniel Vaillant, qui représentait la direction du PS,
avait préféré ne pas débattre en présence de socialistes ayant fait campagne
pour le « non ». Mais la rue de Solferino n’a pas fait la politique
de la chaise vide au plus important rendez-vous populaire de la gauche, qu’est,
plus que jamais, la Fête de l’Humanité.
Face
au désastre de la politique de la droite, la réflexion est à l’ordre du jour.
Comment capitaliser ce qui s’est passé le 29 mai ? Comment « terminer
le travail », selon la formule de Jean-Luc Mélenchon ? Au stand du
Conseil national du PCF, les principales personnalités du « non » de
gauche ont débattu sur ces questions. « Malheur à qui prendra le risque de
briser la dynamique unitaire », devait lancer Yves Salesse, président de
la Fondation Copernic. L’heure n’est pas à se livrer au petit jeu de chaises
musicales des candidatures, mais de travailler au contenu d’une politique alternative,
qui, enfin, ne désespère plus le peuple de gauche : tel est le sentiment
le plus largement dans les allées de La Courneuve. C’est seulement ainsi que
pourra se bâtir « une nouvelle union populaire », dont parle
Marie-George Buffet. Notre secrétaire nationale appelle le peuple à garder la
parole prise le 29 mai. Cela commence par parer les mauvais coups qu’amoncelle
la droite et le MEDEF.
Et
les initiatives pour parer ces mauvais coups étaient légions à la fête. Pour en
citer quelques uns :
·
Face aux
délocalisations, une menace qui nous concerne tous, un âpre débat samedi autour
des témoignages émouvants de syndicalistes refusant l’application dans leur
entreprise de la logique du tout-profit.
·
Les lycéens
planchaient sur la pérennité de leur mouvement Quelles perspectives dans les
lycées après les manifs contre la loi Fillon ?
·
Des p’tits Lulu
dans les cartables palestiniens Textes de lecteurs de l’Humanité, musiques de
Lulu : un CD au profit des écoliers palestiniens. Samedi prochain, Lulu et ses
musiciens seront dans le camp de Chatila, jumelé avec la ville de Bagnolet,
pour la commémoration du massacre des réfugiés et combattants palestiniens
perpétré en 1982 par les troupes du général Sharon et leurs supplétifs libanais
·
Le droit au
logement pour tous exige un service public national. Après les incendies et les
expulsions violentes par la police, le débat de l’agora, dimanche, a pointé la
précarité et le désengagement sans cesse accentué de l’État.
·
Les islamistes
libérés de prison, les journalistes vont-ils les remplacer ? Soirée de
solidarité s’est tenue le vendredi à l’agora, en soutien à nos confrères du
Matin d’Alger, dont Mohamed Benchicou, toujours emprisonné.
Mais
aussi Cinéma, théâtre, peinture, photo, littérature, cirque, musiques... Les
arts ne boudent pas La Courneuve. Le public est là, présent aux multiples
rendez-vous proposés non-stop.
La grande scène de la Fête fait le plein. Le public ne se compte plus. Ils sont des dizaines de milliers à tanguer au son des décibels que crachent les murs d’enceintes. Dans les allées, pas un stand qui n’ait son groupe de rock ou de jazz, sa bande-son. On reconnaît dans un brouhaha invraisemblable Noir Désir, Zebda, Tryo... L’exposition photo de l’artiste brésilien Salgado, organisée par le conseil général du Val-de-Marne, raconte des histoires d’eau et des hommes. L’exposition de peinture « Dialogue » propose aux amateurs d’art contemporain d’aller à la rencontre de deux artistes exceptionnels, Ladislas Kijno et Chu Teh Chun.
Impossible d’être exhaustif tant les évènements se sont multipliés en 3 jours.
Venons-en à notre présence à la Fête.
Je commencerai par la vignette. Nous sommes à ce soir à 815 vignettes payées à la section, ce qui avec les 50 cts de ristourne nous permettent d’atteindre 850 vignettes payées à l’Humanité, soit plus de 12.000 €, contre 750 l’an dernier et 820 il y a deux ans.
Il faut mesurer le sens de ce résultat. C’est la première fois depuis des années que nous sommes de nouveau en progression sur la diffusion. Certes, nous avons pris quelques mesures comme la tenue d’une permanence vendredi soir de la fête. Mais au moment où la situation économique des balnéolais se dégrade, le prix de la vignette n’est pas anodin. On peut donc bien parler d’une nouvelle attractivité de la fête et de ses organisateurs.
Au sujet plus précisément du stand, nous avons innové, sur la proposition de danseurs invétérés, en créant une piste de danse avec disc jockey. Je ne sais pas comment qualifier cette proposition. Elle mérite le prix Nobel, à partager avec le mojito. Ces choix sont à conserver, à affiner. Elles ont grandement contribuer à faire de notre stand un endroit vivant, sympathique, avec du monde en permanence.
Pour faire fonctionner notre stand, comme chaque année, près de 100 camarades ont donné tout ou partie de leur week-end.
Mais avant et après la fête, dès le 1er septembre François Léger et son équipe, avec Alain, ont travaillé d’arrache pied pour permettre d’ouvrir dès vendredi midi.
Après la Fête, dès le lundi à 5h du matin, le démontage débute.
Je crois qu’on peut saluer leur travail. Mais ce n’est pas parce qu’ils sont modestes qu’ils ne faut pas les remercier.
Sur le résultat financier du stand, on constate la baisse du chiffre d’affaire du restaurant, qui a bien fonctionné mais avec des commandes de plats économiques. Le bar, lui, est en nette progression ; le mojito y en étant pour quelque chose.
Le dévouement de toutes et tous permet à la section de verser plus de 3000 € à l’Humanité au titre du règlement du terrain.
5 adhésions au Parti ont été réalisées ainsi que près de 800 pétitions pour exiger que le résultat du 29 mai soit respecté en se dégageant des politiques libérales.
Si la Fête 2004 portait en elle le germe de la victoire du 29 mai, notre stand en 2005 a accueilli le samedi le début de la riposte à la direction de Thalès Bagneux.
100 participants, des salariés de Bagneux et d’autres sites, qui cherchent à résister à la casse annoncée….
Le débat Thalès a été un succès. Il débouche sur la déclaration de la municipalité qui porte l’exigence du développement économique de ce site et qui relance un comité de défense de l’emploi.
Notre députée nous a annoncé qu’elle interpelle le ministre de la défense et demande une expertise, puisque l’état est actionnaire à 30% de Thalès et peut agir.
Notre conseiller général interpelle le président du conseil général, un certain sarkozy pour Thales, mais aussi pour d’autres projets de délocalisations à Issy avec HP et à Meudon avec aircel.
La priorité est d’aboutir à un moratoire et à l’organisation d’une table ronde sur les alternatives à la délocalisation.
Les communistes de notre ville restent mobilisés et soutiennent leurs élus dans leur action, préparent une grande initiative sous une forme conviviale, pourquoi pas un apéritif devant Thalès. Dans le même temps, dans le cadre des forums organisés par notre parti dans tout le pays, la FD sera à l’initiative d’un débat sur l’emploi lié à Thàles.
Cette bataille va être âpre. Mais les balnéolais peuvent gagner en se mobilisant : deux jours après la Fête, une balnéolaise se faisait expulser du prunier hardi, la police s’introduisant chez elle en son absence et n’hésitant pas à mettre dehors un de ses enfants seul dans l’appartement.
En effet cette famille avec deux enfants, en
situation économique et sociale fragilisée, a été jetée à la rue mardi 13
septembre par la société ICADE (ex-SCIC), en accord avec le Sous-Préfet.
Pourtant un travail social était engagé par les services sociaux de la ville et
cette famille pour éviter le drame de l’expulsion.
Alors que l’arrêté anti-expulsion pris par Marie Hélène Amiable au mois de mars et condamné par le Tribunal administratif aurait permis à cette famille de ne pas se retrouver , à la rue, le choix moyenâgeux d’ICADE et de l’Etat illustrent la politique ultra-libérale qui considère le logement comme une marchandise.
La section
s’est mobilisée, avec les habitants du quartier, en bloquant l’avenue. Plus
d’une centaine de personnes (élus, militants politiques de diverses
sensibilités de gauche associations, citoyens) se sont mobilisés pour exprimer
leur indignation et leur refus de cette injustice. Grâce à cette forte mobilisation,
une délégation conduite par nos elus, Marie-Hélène Amiable, Maire et Janine Jambu Députée, Josiane Combes… s’est
rendue auprès du Sous-Préfet.( deux tracts ont été tirés rapidement, un tract
du parti, mardi sur place appelant à la mobilisation pour une délégation et un
deuxième le lendemain en commun accord avec toutes les forces de gauche afin
d’elargir au maximum la solidarité )
Cette
mobilisation immédiate et puissante a poussé le bailleur et le préfet à
reculer. En effet hier nous avons apris
que cette femme et ses enfants vont rapidement
réintégrer leur appartement.
Nous allons sortir à tract du parti et nous allons être à l’initiative d’un
tract commun avec les autres forces.
Voilà qui va faire réfléchir à deux fois les promoteurs de mauvais coups !
Alors profitons de ce moment pour fêter le succès de la fête et pour nous préparer aux prochaines luttes !